La sophrologie est une méthode psycho-corporelle qui vise à améliorer la qualité de vie en réduisant le stress et en développant la conscience de son corps. Elle est de plus en plus utilisée dans différents contextes, y compris à l’école, pour aider les élèves à mieux gérer leurs émotions et à se concentrer. Cependant, l’introduction de la sophrologie au collège ne fait pas l’unanimité chez les parents d’élèves, suscitant même parfois des polémiques sur les réseaux sociaux.
Le débat sur les fondements spirituels de la sophrologie
Une des principales raisons pour lesquelles la sophrologie au collège fait débat est liée à son supposé caractère spirituel. En effet, certains parents s’offusquent de l’introduction de cette méthode dans un contexte scolaire car ils y voient une forme de prosélytisme. Selon eux, la sophrologie repose sur des croyances spirituelles qui n’ont pas leur place à l’école.
Cependant, il est important de souligner que la sophrologie est avant tout une technique de relaxation et de prise de conscience de son corps. Les références à la spiritualité sont souvent liées à l’histoire de la discipline, qui puise ses origines dans des pratiques orientales telles que le yoga et la méditation. Mais dans sa forme moderne, la sophrologie est ancrée dans la psychologie et ne relève pas d’une quelconque religion.
L’impact de la polémique sur l’éducation nationale
Cette polémique sur la sophrologie au collège a également des conséquences sur l’éducation nationale. En effet, l’intervention de la référente UNSA-éducation sur les questions de dérives sectaires a mis en lumière la méfiance de certains enseignants envers cette méthode. Certains ont en effet remis en question la pertinence de l’introduction de la sophrologie à l’école en raison de ses possibles liens avec des dérives pseudo-scientifiques.
Cela a également conduit à une mise en garde du ministère de l’Éducation nationale, qui rappelle que la sophrologie ne fait pas partie des disciplines enseignées à l’école et ne doit pas être considérée comme une solution miracle pour les difficultés des élèves.
Des bénéfices de la sophrologie confirmés par la recherche
Malgré ces controverses, de nombreux professionnels de la santé reconnaissent les bénéfices de la sophrologie sur la gestion du stress et des émotions. D’ailleurs, certaines études ont démontré son efficacité dans la réduction de l’anxiété et de la dépression chez les adolescents.
Dans un contexte où les jeunes sont de plus en plus sujets aux troubles psychologiques, la sophrologie peut être une solution alternative intéressante pour leur apprendre à mieux gérer leurs émotions et à être plus attentif à leur corps. En ce sens, son introduction au collège peut être pertinente, à condition que cela soit fait de manière encadrée et avec l’accord des parents.
La sophrologie au collège : des initiatives qui se multiplient
Malgré les réticences de certains parents et enseignants, la sophrologie au collège n’est pas une pratique isolée. En effet, de nombreuses initiatives ont vu le jour ces dernières années pour intégrer cette méthode dans le milieu scolaire.
À Villejuif, par exemple, le collège Karl Marx a mis en place des séances de sophrologie en 2016 afin d’aider les élèves à mieux gérer leur stress et à développer leur concentration. Un autre exemple est celui du collège Jules Verne à Saint-Hilaire, où la sophrologie est pratiquée en classe depuis 2023.
Ces initiatives démontrent que la sophrologie est de plus en plus reconnue pour ses potentiels bienfaits en milieu scolaire. Elle peut constituer un complément utile aux enseignements classiques pour aider les élèves à mieux se préparer aux examens, à améliorer leur concentration et à gérer leur stress.
Une ressource proposée par l’éducation nationale pour mieux vivre au collège
Sur le site du réseau Canopé, qui est géré par le ministère de l’Éducation nationale, une ressource intitulée « Mieux vivre son stress en établissement scolaire » est proposée aux enseignants. Celle-ci vise à leur fournir des outils pour gérer leur propre stress ainsi que celui de leurs élèves, en utilisant notamment la sophrologie.
Cette ressource montre que l’éducation nationale est consciente des enjeux liés au stress et aux émotions chez les élèves et qu’elle cherche à apporter des solutions pour les aider à mieux les gérer. Cela démontre également qu’elle ne considère pas la sophrologie comme une pratique à proscrire, mais plutôt comme une méthode supplémentaire pour soutenir les élèves dans leur apprentissage.
Conclusion
En conclusion, la sophrologie au collège continue de susciter des polémiques chez les parents, qui s’inquiètent notamment de ses fondements spirituels. Cependant, malgré ces controverses, de plus en plus d’établissements scolaires proposent des ateliers de sophrologie pour aider les élèves à mieux gérer leurs émotions et à se concentrer.
Les bénéfices de la sophrologie sur la santé mentale des adolescents ont été démontrés par la recherche, ce qui justifie son utilisation au sein de l’éducation nationale. À condition d’être encadrée et présentée comme une méthode complémentaire aux enseignements traditionnels, la sophrologie peut contribuer à améliorer le bien-être des élèves et à les préparer à un apprentissage optimal.