Une initiative qui séduit les élèves
La dépendance aux téléphones portables et aux réseaux sociaux est un phénomène de plus en plus préoccupant chez les jeunes. C’est pourquoi un collège en Essonne a décidé d’expérimenter une « pause numérique » dès le début de la journée pour les élèves de sixième. Ce concept consiste à déposer son portable dans une enveloppe qui est ensuite rangée dans une mallette sécurisée jusqu’à la fin des cours.
La mallette, symbole de la déconnexion
La directrice de l’établissement explique que cette mallette, renforcée et munie de cadenas, permet de ranger les portables avec des enveloppes nominatives afin de les récupérer à la fin de la journée. Cette action symbolique de déconnexion permet aux jeunes élèves de se concentrer sur leur apprentissage sans être distraits par leur téléphone.
De plus, la mise en place de ce dispositif permet de lutter contre le harcèlement en ligne, un problème de plus en plus présent chez les jeunes. Les élèves interrogés sont unanimes sur le fait que cette pause numérique leur fait du bien et les protège contre le cyberharcèlement.
Des surveillants mobilisés pour limiter l’accès aux réseaux
Les surveillants de l’établissement sont également mobilisés pour limiter l’accès aux réseaux sociaux. Fabien, surveillant dans des lycées et des collèges depuis plusieurs années, témoigne de l’impact négatif des réseaux sociaux sur les élèves. Il a déjà vu de nombreux jeunes revenir à l’école en pleurant après avoir été harcelés en ligne. Selon lui, la mise en place de la « pause numérique » est un progrès dans la lutte contre le cyberharcèlement.
Une généralisation prévue pour 2025
La loi interdisant l’utilisation des téléphones portables dans les établissements scolaires est déjà en vigueur depuis 2018. Cependant, la mise en place de la « pause numérique » dans ce collège témoigne de la volonté de la Ministre de la Justice, Nicole Belloubet, de généraliser ce dispositif à tous les établissements d’ici 2025.
Un bilan à faire avant de généraliser
La Ministre insiste sur l’importance de faire un bilan de cette expérimentation, aussi bien en termes de qualité de vie pour les élèves que de fonctionnement en collaboration avec les collectivités territoriales. Le financement des mallettes, d’un montant de 60 euros chacune, est pris en charge par l’Académie.
Cependant, l’association des Départements de France, qui finance les collèges, a exprimé ses réserves quant à la généralisation de ce dispositif. Il faut donc en tirer un bilan complet avant de prendre une décision qui impliquerait toutes les écoles.
L’enjeu de la qualité de vie des élèves
Au-delà de la lutte contre le cyberharcèlement, la « pause numérique » permet aux élèves de sixième de se concentrer sur leur apprentissage en classe. Le fait de ne pas avoir de portable à portée de main les incite à interagir davantage avec leurs camarades et à se lier d’amitié dans le monde réel plutôt que sur les réseaux virtuels. De plus, cela les incite à participer davantage aux activités scolaires et à développer leur créativité sans être constamment sollicités par leur téléphone.
En outre, la « pause numérique » leur offre une pause dans leur utilisation intensive des écrans, ce qui peut avoir des effets bénéfiques sur leur santé physique et mentale. En effet, les jeunes sont de plus en plus sujets à des troubles musculo-squelettiques et à des problèmes de sommeil dus à leur utilisation excessive des écrans.
Un partenariat avec les collectivités territoriales
La mise en place de la « pause numérique » soulève également la question de la collaboration avec les collectivités territoriales, notamment les départements qui financent les collèges. Avant de généraliser ce dispositif, il est important d’obtenir leur soutien et de travailler en étroite collaboration afin de trouver des solutions adaptées à chaque établissement.
Un pas vers une meilleure utilisation de la technologie
En tant qu’outil de communication et de divertissement, la technologie a indéniablement des avantages considérables. Cependant, son utilisation excessive peut également avoir des conséquences néfastes sur les jeunes et leur environnement scolaire. La mise en place de la « pause numérique » dans les collèges est un premier pas vers une utilisation plus responsable de la technologie chez les jeunes en les sensibilisant à ses effets et en leur offrant des périodes de déconnexion.
Une initiative à encourager et à adapter
La « pause numérique » est une initiative qui montre des résultats positifs dans un collège en Essonne. Cependant, il est important de prendre en compte les différences d’âge et de contexte de chaque établissement pour adapter ce dispositif. L’idée de sensibiliser les jeunes à une utilisation responsable des technologies tout en leur offrant des périodes de déconnexion est à applaudir et à encourager dans le système éducatif.
En conclusion, la mise en place de la « pause numérique » dans un collège en Essonne montre les premiers effets positifs tant pour la lutte contre le cyberharcèlement que pour la qualité de vie des élèves. Il est essentiel que ces actions soient menées en collaboration avec les collectivités territoriales et adaptées à chaque établissement avant d’être généralisées à l’ensemble du système éducatif. Cela permettrait ainsi d’offrir à nos jeunes une éducation plus équilibrée et responsable face à l’évolution constante des technologies.
