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Mixité sociale dans les écoles : les enseignants préoccupés par les classes de niveau

Une expérience de mixité sociale inédite à Toulouse

Le projet de mixité sociale lancé en 2017 par le département de la Haute-Garonne a pour objectif de favoriser l’intégration d’élèves de quartiers populaires dans des établissements de zones plus aisées. Cette initiative vise à lutter contre la ségrégation scolaire et à offrir à tous les élèves les mêmes chances de réussite. Cependant, les enseignants de ces écoles engagées dans ce projet se retrouvent aujourd’hui déstabilisés par la perspective des classes de niveau qui sont toujours à l’ordre du jour pour la rentrée.

Agnès Houbin, professeure d’anglais au collège des Chalets à Toulouse, témoigne : « Depuis l’annonce de la réforme, on est perdu, ça a été le choc et la stupéfaction ». Elle fait partie des enseignants qui ont choisi de s’investir pleinement dans cette expérience de mixité sociale en accueillant des élèves du quartier du Grand Mirail, en difficulté scolaire, dans son établissement. Pour elle, cette réforme remet en question l’objectif même de la mixité sociale.

Une crainte pour l’égalité des chances

Aux Chalets, les classes sont déjà composées de 30% d’élèves provenant du quartier du Grand Mirail. Mais avec la mise en place des classes de niveau, la proportion risque de changer considérablement, créant ainsi des disparités au sein de l’établissement. Pour Agnès Houbin, cette discrimination risque de nuire aux élèves les plus fragiles : « La mixité sociale apportait une chance pour tous les élèves, mais en instaurant des classes de niveau, on crée des exclusions et on diminue les chances de réussite pour ceux qui sont considérés comme les moins bons ».

Ce sentiment est partagé par d’autres enseignants engagés dans ce projet de mixité sociale à Toulouse. Valérie Héron, professeure d’histoire-géographie au collège de Bellefontaine, exprime ses inquiétudes : « La mise en place de classes de niveau pourrait entraîner une stigmatisation des élèves et créer des inégalités entre eux ». Cette crainte est également présente du côté des familles, qui redoutent que leur enfant soit relégué dans une classe de niveau inférieur.

Un retour vers une éducation élitiste ?

Avec la mise en place des classes de niveau, certains enseignants craignent un retour vers un système éducatif élitiste, basé sur la sélection des meilleurs élèves et la relégation des plus faibles. Pour eux, cette réforme révèle l’échec de la mixité sociale et va à l’encontre de l’éducation inclusive prônée par l’Éducation Nationale.

Ces craintes sont d’autant plus légitimes que les politiques liées à l’éducation sont aujourd’hui incertaines. La réforme annoncée par Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Éducation Nationale, prévoit notamment des regroupements de classes en fonction du niveau des élèves. Pour les enseignants, cela signifie une remise en cause de leur pédagogie et une surcharge de travail pour mettre en place ces changements.

Un besoin de soutien et de concertation

Face à ces incertitudes, les enseignants de Toulouse engagés dans cette expérience de mixité sociale demandent un accompagnement et un soutien de la part de l’institution. Ils réclament également une concertation avec les familles et les élèves pour trouver ensemble des solutions qui favorisent la réussite de tous.

Pour le moment, les classes de niveau sont toujours à l’ordre du jour pour la rentrée prochaine, malgré les nombreuses critiques et l’opposition de plusieurs acteurs de l’éducation. La question de la mixité sociale dans les écoles reste donc un sujet de débat et de préoccupation importante pour les enseignants et les familles de Toulouse.

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admin_education

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