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Pourquoi quittent-ils la profession?

Une pénurie préoccupante

La situation actuelle du système éducatif québécois est marquée par une pénurie denseignants sans précédent. Les règles d’entrée dans la profession ont été assouplies, mais malgré ces changements, il demeure essentiel de s’interroger sur les raisons qui poussent les jeunes enseignants à quitter le secteur annuel. La question de la désertion des novices du milieu éducatif, qui dure depuis plus de vingt ans, reste encore à ce jour sans réponse satisfaisante. Cette absence de compréhension des motifs de départs des enseignants est une véritable aberration, surtout en période de crise de main-d’œuvre.

L’augmentation alarmante des départs

Une récente enquête menée par Le Devoir à la suite d’une demande d’accès à l’information révèle que depuis dix ans, le nombre de départs d’enseignants au Québec a doublé. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : en 2013-2014, 2137 enseignants ont quitté leur poste, tandis qu’ils étaient 4519 à le faire en 2022-2023. Ce constat soulève de nombreuses questions puisqu’il ne propose qu’une vision globale des départs, sans préciser les motifs spécifiques qui les sous-tendent.

Les différentes raisons de départ peuvent inclure :

  • Retraite
  • Démission
  • Changement d’établissement scolaire
  • Transfert vers le privé
  • Départ vers d’autres secteurs professionnels
  • Le manque de distinction entre ces motifs rend difficile une analyse précise du phénomène et empêche le ministère de l’Éducation de prendre des mesures correctives appropriées.

    Les enjeux des entrevues de départ

    Face à cette situation préoccupante, le ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, a récemment implémenté un plan visant à comprendre plus en profondeur les raisons des démissions. Les centres de services scolaires ont donc reçu l’instruction de procéder à des entrevues de départ avec les enseignants qui choisissent de quitter leur poste. Cette initiative vise à remonter à la source des problèmes et à tenter de renverser cette tendance à la désertion.

    Cependant, l’application de ce plan se heurte aux réalités d’un système souvent entravé par des décisions bureaucratiques. Au début du mois de novembre, un gel d’embauche imposé par le Conseil du trésor a paralysé les départements de ressources humaines, rendant ainsi impossible la mise en œuvre de ces entretiens. Ce décalage entre intention politique et réalité du terrain met en lumière un des nombreux défis auxquels fait face le système éducatif québécois.

    Les conséquences sur le système éducatif

    La fuite des enseignants a des répercussions considérables sur la qualité de l’éducation. Le départ d’un enseignant ne touche pas seulement la dynamique de classe, mais également le moral des élèves et la charge de travail des enseignants restants. Une réduction de l’effectif enseignant, surtout lorsque combinée à une augmentation des responsabilités, peut mener à un environnement de travail tendu, et finalement à une spiralisation du problème.

    Les conséquences se traduisent par divers facteurs :

  • Surcharge de travail pour les enseignants restants
  • Moins de ressources pour les élèves
  • Baisse de la qualité de l’éducation
  • Augmentation du stress pour le personnel éducatif
  • La nécessité d’une analyse approfondie

    Il est évident que le Québec a besoin d’un dispositif officiel pour analyser la question des départs des enseignants. Avec des données précises sur les raisons qui motivent les enseignants à quitter leur poste, il serait possible de mettre en place des programmes d’intervention adaptés. La compréhension des motivations à la démission pourrait aboutir à des solutions plus efficaces pour retenir les enseignants, et ainsi stabiliser le système éducatif; de même, cela permettrait d’attirer de nouveaux candidats vers cette profession pourtant cruciale.

    Conclusion

    La problématique des départs d’enseignants au Québec n’est pas seulement une question de chiffres. Elle touche au cœur même de la qualité de l’éducation, de la formation des générations futures et du bien-être des adultes qui transmettent ce savoir. La crise denseignants actuelle ne peut être résolue simplement par des assouplissements des règles ou des promesses sans fondements. Une approche incurvant vers une réelle compréhension des motivations et des besoins des enseignants est impérative. Le temps est désormais venu pour les acteurs du système éducatif de s’engager dans une conversation ouverte et franche sur les défis qui guettent cette profession essentielle, afin de finalement créer un environnement de travail plus sain et durable pour tous.

    Source

    admin_education

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